Qu'est ce que
la géographie ?
Activité :
analyse d'un paysage de proximité.
La seule lecture d'un paysage nous amène à faire de la
géographie. Un paysage est une
portion du territoire telle que perçue
et analysée visuellement depuis un lieux donné.
Du grec gê qui désigne la terre et graphein qui évoque
l'écriture, la géographie se définit comme la discipline qui décrit la terre.
Pendant longtemps on a étudié séparément les phénomènes physiques, biologiques ou humains. On distinguait donc
la géographie physique de la géographie
humaine. Aujourd'hui, l'approche est plus
systémique, c'est à dire qu'on essaie de comprendre la combinaison d'éléments naturels
et humains en interaction sur
une portion de l'espace terrestre. C'est ce qu'on appelle l'espace géographique. Le ou la géographe étudie aussi le territoire, c'est à dire l'espace tel
qu'approprié, aménagé et délimité par les sociétés humaines. En ce sens, la géographie
est une science sociale ou science humaine. Elle n'est pas figée
puisqu'elle étudie aussi les flux,
les mobilités et les dynamiques, c'est à dire les évolutions
qu'elles soient positives ou négatives. Pour son travail, le ou la géographe
utilise et produit des cartes. Ce
sont des représentations planes de phénomènes localisables dans l'espace. Pour
être complet, en géographie on raisonne
à plusieurs échelles du local au
global en passant par le régional. On parle d'approche multi scalaire. En résumé, la géographie est l'étude qui permet de comprendre l'organisation de l'espace et du
territoire.
Pour en savoir plus:
Comment faire
de la géographie par la fenêtre.
Comme nous l'avons dit , en géographie on raisonne à plusieurs échelles. Pour cette raison,
on peut s'appuyer sur l'analyse d'un paysage local pour comprendre
l'organisation de l'espace.
Depuis l'esplanade vers l'est on peut voir à l'arrière
plan des coteaux boisés, quelques
parcelles séparées par quelques haies.
C'est le bocage gascon. Au premier
plan, figurent les habitations du bourg
de Mirande niché au fond d'une vallée.
Comment ce paysage s'est-il formé ? Il y a 300 millions
d'années, des mouvements tectoniques ont provoqué le plissement de la chaine des Pyrénées. Durant les trente derniers
millions d'années, l'érosion a
entrainé une accumulation considérable de sédiments
au pied du massif prenant la forme d'un vaste
cône. C'est ce que le géographe toulousain Daniel Faucher appelle l'éventail gascon. Il est couvert par
des sols variés, essentiellement
calcaires ou agilo-calcaires (terreforts). Parfois affleurent des marnes.
Souvent le long de cet éventail qui s'étend de l'Adour à la Garonne, les
rivières ont une orientation sud-nord. C'est le cas de la Baïse qui traverse
Mirande. Elle dessine dans la molasse tendre et friable de une vallée dissymétrique. Le versant court et abrupt, la serre, est situé à l’est tandis
que le versant long et doux appelé boubée
se trouve à l’ouest. Entre les deux, la ribère,
constitue une bande étroite relativement plate. Les serres sont parfois
redécoupées par des vallons qu'on
appelle aussi commes, coumes, ou encore
combes. C'est ainsi que s'est formé ce paysage vallonné, collinaire.
Ceci explique le développement de la polyculture dans la région. Les forêts
et bosquets qui couvrent les serres servaient et servent encore parfois pour le bois, la cueillette et la chasse.
Par endroit, les prairies servent de
pâturage pour l'élevage. Les boubées
et les ribères sont cultivées.
Depuis très longtemps, la mise en valeur de ce territoire se traduit par la
coexistence d'un habitat groupé sous
la forme de bourgs ou de villages et
d'un habitat dispersé fait de fermes
ou de bordes. Cette organisation qui associe concentration et dispersion est
attestée depuis le Moyen Âge. Finalement, le paysage et la géographie sont
aussi le reflet de l'histoire.
Le paysage de l'Astarac garde encore la trace de l'organisation traditionnelle
de cet espace rural avec un bourg et des maisons isolées. Les fermes conservées
sont parfois restaurées par de nouveaux résidents. Tout autour, le paysage
reste essentiellement agricole et rural
comme vous l'avez démontré à l'occasion de la sortie. Les vallons et les vallées sont couverts
par les céréales à paille, les cultures fourragères ou les oléagineux. L'irrigation a permis le développement de
la culture du maïs. Dans les années 70-80, pour intensifier certaines cultures,
des haies ont été supprimées à l'occasion du remembrement. Aujourd'hui, on les replante car elles permettent
d'entretenir la biodiversité et de limiter différentes formes d'érosion. Par
endroit, on pratique l'élevage bovin, ovin, porcin, équin et caprin. Il faut
noter aussi l'importance de l'aviculture. Les bâtiments consacrés à ce type
d'activité ne passent pas inaperçus dans le paysage. D'autres transformations
peuvent être notées. Ainsi des bâtiments scolaires ont été créés, comme le
collège de l'Astarac et le lycée agricole. Des maisons individuelles ont été
construites, leur architecture récente se distingue dans le paysage permet de
parler de processus de mitage de la
campagne.
Auteur :
Nérée Manuel