Séries :
1L, 1ES, 1S
Titre : Sujet :
Contraintes et potentialités des milieux du territoire français.
Etude de cas : la question du Gaz de Schiste à Mirande
Par
contraintes, on peut entendre,
l'ensemble des difficultés gênant l'occupation et la mise en
valeur d'un milieu. Les potentialités
désignent l'ensemble des qualités d’un lieu qui pourraient
être mises en valeur.
Nous
pouvons rechercher l'ensemble des contraintes et des potentialités qui
caractérisent le territoire français. On peut également se
demander si, en changeant de logique de mise en valeur et de mode d'occupation,
les difficultés peuvent devenir des atouts et réciproquement.
I La recherche des gaz de schiste
à Mirande…
La
commune de Mirande est cernée par deux zones de prospection
potentielles. Un permis d’exploration a été accordé
pour la zone de Saint-Griède. Jusqu’à l’analyse par
la société australienne Gas2grid des relevés
géologiques précédents, le gaz éventuellement
présent dans le sous-sol ne pouvait être considéré
comme une ressource. Si les
gisements se révèlent intéressants et si un permis d’exploitation est
délivré par l’Etat (code minier),il peut être extrait.
L’extraction de cet hydrocarbure
non conventionnel piégé de façon diffuse dans la
roche-mère contribuerait à satisfaire en partie les besoins énergétiques de
la France. Les gisements d’hydrocarbures
conventionnels du bassin parisien et du bassin aquitain ne produisent que 875 000 tonnes de pétrole
par an, soit environ 1% de sa consommation. Notre pays est donc dépendant à
99 % des importations pour sa consommation. C’est l’un des enjeux de ce projet. Mais une telle exploitation
présente des risques de pollution élevés. Dans l’état
actuel des capacités technologiques, l’eau consommée en
grande quantité (15000 à 20000 m3 par puits) peut être
polluée par le gaz et les produits chimiques nécessaires à
la fracturation du sol. L’air peut être contaminé par les
émanations mais aussi par les gaz d’échappement des camions
nécessaires à l’exploitation. Enfin, le paysage peut être dégradé
par les infrastructures nécessaires au forage et au traitement des produits
bruts recueillis. Auquel cas, l’exploitation deviendrait à son tour
contraignante car elle créerait
des aléas technologiques
II ....pose la question des potentialités
du territoire français ….
Les potentialités du territoire
français sont nombreuses. On trouve des ressources. On peut entendre par ressources, l'ensemble des éléments dans un milieu
dont une société peut tirer parti pour assurer son développement. Il n'y a pas de ressource
sans besoin des sociétés. Le sol et le sous-sol français
ont longtemps été exploités par l'agriculture et par
l'industrie. Concernant les sous-sols français, les gisements de
charbon, de fer et de gaz autrefois très productifs, sont
désormais moins exploités. Ils ne sont pas épuisés
au sens strict mais leur exploitation est désormais moins rentable.
Les
aménités
paysagères, c'est à dire les caractéristiques du
paysages considérées culturellement comme agréables,
appréciables complètent cette présentation des
potentialités des milieux. Ainsi, le territoire français est-il
caractérisé par la diversité de ses paysages. Les
activités touristiques mais aussi les logiques résidentielles
cherchent à tirer parti de ces avantages.
Paysage : portion d’espace analysée visuellement, résultat
de la combinaison dynamique d’éléments physico-chimiques
(sol, climat, etc..), biologiques (faune, flore) et anthropiques qui en réagissant les uns sur les
autres font un ensemble unique (Augustin Berque).
Les
notions de potentialités et de
contraintes ne sont pas figées. Par son action sur le milieu ou par
la réalisation d'infrastructures,
les sociétés peuvent augmenter les possibilités
offertes par un territoire. Dans notre région par exemple, les sols du
plateau du ségala longtemps considérées comme impropres
aux grandes cultures, le sont devenus grâce au chemin de fer et au
chaulage des terres agricoles intéressantes.
Ainsi,
les sociétés peuvent dans certains cas mettre en valeur des
milieux longtemps considérés comme très contraignants.
C'est le cas du milieu montagnard, où désormais la neige et la
pente deviennent des atouts pour une
mise en valeur touristique.
Dans
l'autre sens, l'exploitation de ressources peut s'avérer contraignante.
L'exploitation du charbon par exemple, a longuement modifié le paysage.
Certes, aujourd'hui la pente des terrils ou des mines à ciel ouvert est
parfois utilisée pour des aménagements ludiques (Cap
découverte), mais cette exploitation a durablement modifié les
horizons des territoires concernés. Aujourd'hui, c'est l'exploitation
d'une nouvelle ressource énergétique qui pose question.
L'évolution du prix du baril de pétrole rend intéressante
la prospection d'autres gisements d'hydrocarbures. Ainsi, est envisagée
sur le territoire français la recherche de sites d'exploitation des gaz
de schiste. Or rien ne garantit que cette exploitation soit sans conséquences
pour une autre ressource : l'eau.
II …. et de ses contraintes.
Les contraintes désignent les obstacles à l'occupation
humaine. Sans faire de déterminisme, dans le milieu montagnard la pente,
l'altitude et le climat sont des obstacles
au peuplement à la mise en
valeur agricole et à la réalisation d'infrastructures de
transport. Les densités y furent longtemps faibles. Ces
éléments à prendre en compte sont pérennes ou
saisonniers. Il faut tenir compte également des aléas. Un aléa
est un événement possible et sa probabilité de
réalisation. Le territoire français est exposé à un
certain nombre d'aléas naturels
(inondations, avalanches, tempêtes, séismes, cyclones,
éruptions volcaniques). Il existe également des aléas technologiques liés
au développement des activités humaines (explosions accidentelles
de complexes industriels, pollutions, etc....). Sur ce même territoire,
les populations, les biens, les équipements, l'environnement, sont sous
la menace de ces dangers. On parle alors d'enjeux.
La vulnérabilité désigne
les dommages que peut occasionner un aléa
sur des enjeux. Les risques résultent donc de la
conjonction sur un territoire
donné d’aléas et
d’enjeux.
Voir
schéma :
Il
serait difficile de faire une liste de ces risques mais la carte de
synthèse donne un aperçu de certains d'entre eux.
On
peut classer les territoires français selon leurs niveaux de
vulnérabilité face aux aléas
naturels.
Les
DOM et plus particulièrement les îles de la Martinique et de la
Guadeloupe sont très vulnérables. Ces deux îles sont
d'ailleurs classées en zone rouge d'exposition. La
vulnérabilité liée à l’intensité de
divers aléas (cyclones, volcanisme, sismicité …) est accrue
par l’insularité et
par les fortes densités population. Des nuances liées aux
situations particulières doivent être évoqués : la
Guyane est, dans l'ensemble moins exposée, le volcanisme de la
Réunion est relativement moins dangereux que le volcanisme
péléen. Dans les îles, une opposition existe aussi entre
les côtes au vent et les côtes sous le vent
bénéficiant de situation d'abri.
Le
midi méditerranéen français est également
exposé. Des séismes, crues, incendies et inondations peuvent
subvenir sur des territoires caractérisés par de fortes
densités de population et par la concentration d'activités
économiques.
Enfin,
les secteurs associant de fortes densités de population à un
milieu montagnard sont aussi caractérisés par une forte
vulnérabilité. Peuvent subvenir des avalanches, des glissements
de terrains, des débâcles glaciaires et des crues. Les stations de
ski et les grandes agglomérations comme Grenoble sont
particulièrement exposés.
Ailleurs,
les territoires sont moins vulnérables mais restent exposés
à des aléas.
La
vulnérabilité aux risques technologiques est grande en
particulier dans les grandes régions urbaines et industrielles. Sur le
territoire métropolitain, plus de 60000 sites à risques sont
soumis à autorisations. Le 21-09-01 à Toulouse, l'accident
technologique est passé d’un état
potentiel (risque) à un état
factuel (catastrophe). Le bilan en est accablant. Il est de 31 morts. On
parle de crise lorsque la
catastrophe excède
temporairement les capacités de gestion spontanée de la
société qui subit cet événement.
Peuplement : ici on désignera par peuplement la
répartition de la population sur un territoire donné. Les
différentes densités sont un indicateur de cette
répartition.
Déterminisme : point de vue qui accorde une place
prépondérante au milieu dans l’analyse et
l’explication des sociétés (Encyclopedia Universalis)
Conclusion:
Les
contraintes et les potentialités du territoire français sont donc
nombreuses. Dans un territoire donné caractérisé par un
milieu (naturel ou pas) les sociétés sont mises en
présence de contraintes, d'aléas, de ressources potentielles.
Mais toutes ces notions sont des notions relatives aux
sociétés, à
leurs capacités et à leurs volontés de mise en valeur.
Bibliographie
:
VERGNOLLE-MAINAR C. et
DESAILLY B., Environnement et sociétés : territoires, risques,
développement, éducation, Focus, collection scientifique,
scérén-crdp midi-pyrénées, 2005.
Y.Veyret :
Géographie des risques naturels en France, Hatier, 2004)
Ministère de l’écologie,
du développement durable et de l’énergie, Gaz et huile de schiste, mars 2012. http://www.developpement-durable.gouv.fr/Qu-est-ce-que-le-gaz-et-l-huile-de.html
Dernière mise à jour : 10-12