1 ES, L et S
L’Union
européenne d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
I L’Europe d’hier, un projet d’Europe.
a) Les objectifs des fondateurs.
Les fondateurs de l’Union européenne
souhaitaient préserver la paix. C’est une réussite.
Pour cela, ils souhaitaient mettre en
commun les productions de charbon et d’acier de l’Allemagne de la France et
éventuellement d’autres pays. Ils envisageaient par ailleurs la création d’une fédération.
Ce mot recouvre au moins deux conceptions :
Un système fédéral :
c’est sur un territoire défini, la superposition de deux niveaux de pouvoirs.
Les Etats réunis possèdent une assez grande
autonomie (justice, éducation). L’Etat fédéral détient lui des pouvoirs
importants délégués par les Etats fédérés. (Défense, diplomatie, monnaie).
Une confédération :
ensemble permanent d’Etats ayant des objectifs communs
mais dont les états membres restent souverains et autonomes.
Souveraineté : Caractère d’un Etat qui n’est soumis à aucun autre
Etat.
b) Les étapes de la construction
européenne.
En 1951-52 naît donc la communauté européenne
du charbon et de l’acier (CECA). Six pays y participent : La France,
l’Allemagne, l’Italie et les pays du Benelux.
En 1957, le traité de Rome donne naissance au
marché commun ou Communauté économique européenne.
De 1973 à 1995, 9 autres pays complètent la
CEE
En 1993, le traité de Maastricht adopté en
1992 donne naissance à l’Union européenne.
Conclusion :
L’Allemagne et la France sont des pays fondateurs de l’Union européenne. Il y a
dans la construction européenne un idéal politique de paix mais la priorité est
accordée à la union économique. A quel type
d’organisation, cette tentative a-t-elle donné naissance ?
II L’Europe d’aujourd’hui : Une
confédération élargie.
a) Les compétences de l’Union européenne.
Dans l’Union européenne, les pouvoirs se
répartissent entre les Etats membres et l’Union Européenne.
Les Etats gardent des pouvoirs
importants dans les domaines de la défense, de la politique étrangère et de
la police et de la justice.
Le traité de Maastricht prévoyait pourtant la
mise en place d’une PESC : Politique extérieure et de sécurité commune.
Cependant le sommet de Nice de2001 prévoit la
constitution d’un corps d’armée de 10000 hommes et affirme la nécessité d’une politique étrangère commune.
Les Etats se soumettent aux décisions prises
en commun dans le domaine de la politique agricole, du commerce du transport
et de la monnaie.
Dans certains domaines l’Union européenne
n’intervient que quand l’action commune est plus efficace que l’action isolée.
C’est le principe de subsidiarité.
Conclusion :
L’Union européenne est donc une association d’Etats indépendants. On parle donc
plutôt de confédération, voir de fédération d'Etats nations.
b) des institutions qui souffrent d’un
déficit démocratique.
Les trois institutions les plus importantes
sont :
Le conseil européen (les chefs d’Etats) qui fixe les grandes orientations.
Le conseil de l’Union européenne (les ministres concernés) qui
décide. Il adopte ses décisions à la majorité qualifiée ou à l’unanimité.(v directives ou règlements).
La commission européenne a aussi un
rôle essentiel : elle propose et exécute le règlement européen. Elle gère
les fonds européens et dirige l’administration européenne.
Le parlement européen n’est qu’un
organe de contrôle et de consultation. Ces pouvoirs sont limités même si ils
ont été étendus par les traités récents.
Le Parlement européen est composé de 736
membres élus pour cinq ans au suffrage universel direct
Le Parlement contrôle l’action de la
Commission. Par un vote de censure, il peut provoquer sa démission immédiate.
Certains observateurs posent donc la question
du degré de démocratisation des institutions dans la mesure où les principaux
organismes de décisions ne sont pas directement issus du vote des citoyens
européens.
Majorité qualifiée : Majorité exigeant un nombre de voix supérieur à celui de la majorité absolue. Cette mesure fut prise pour qu’une décision ne soit pris que lorsqu’un grand nombre d’Etats est d’accord. La majorité qualifiée est aujourd'hui de 73.9%.
Le traité de
Lisbonne, dit « traité simplifié » signé le 13 décembre 2007 est
alors présenté comme un moyen de renforcer la démocratie et l’intégration
dans l’Union européenne. Le pouvoir de codécision du Parlement européen est
élargi à de nouvelles questions (justice, affaires intérieures), les
européens ont désormais un droit d’initiative populaire. Au niveau du
Conseil de l’Union européenne un plus grand nombre de décisions sont
adoptées à la double majorité qualifiée. Un président du Conseil
européen est désigné pour deux ans (le belge Van Rompuy).
Un haut-représentant pour la politique étrangère, sorte de ministre des
affaires étrangères est nommé (c’est une britannique, Mme Catherine Ashton).
Enfin, la charte européenne des droits de l’Homme a une valeur juridique
contraignante sauf au Royaume-Uni. Cependant, l’Union européenne n’est toujours pas un système fédéral complet et la question du système politique à mettre en
place reste ouverte.
Conclusion : les
institutions européennes souffraient d’un déficit démocratique. Le traité de
Lisbonne a tenté d’avancer quelques modifications mais quelques progrès restent
à faire et on ne peut toujours pas qualifier l’UE de système fédéral. Tout au
plus est-ce une confédération d’Etats nations.
III L’Europe de demain : Une
constitution en débat.
a) Une Europe élargie.
En 2004, la Pologne, la Hongrie, la
république tchèque, la Slovénie, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie, Chypre,
Malte et la Slovaquie ont intégré l’UE.
En 2007, la Roumanie et la Bulgarie
ont rejoint l'Unions européenne .A terme, on peut facilement imaginer la
constitution, d’une Europe à 34 avec les pays des Balkans voir à 38 avce les pays de l’AELE.
Les avantages espérés :
Les pays candidats pourront profiter de
l'aire de prospérité et de paix crée par l' Union
Européenne
L'UE gonfle sont marché qui passerait de 375
millions de consommateurs à 480 millions
L'UE augmente son poids sur la scène
internationale.
Les craintes évoquées :
Certains redoutent le coût exagéré de l'aide
au développement de ces pays dont le niveau de vie en moyenne est de 23 %
inférieur à la moyenne communautaire. La mise à niveau pourrait prendre 15 à 40
ans selon les Etats.
D’autres craignent une nouvelle répartition
des aides de l’Union européenne au bénéfice des nouveaux états membres :
80 % des aides devraient partir vers les pays de l’Est. L’aide devrait être
échelonnée 40 milliards d’euros 2002-2006 ; 45 milliards d’euros après
2006.
Enfin certains redoutent la délocalisation
des activités industrielles à valeur ajoutée faible ou moyenne.
Pour terminer, des craintes portent sur le
développement du phénomène migratoire à l’intérieur de l’Europe. Par exemple,
les nouveaux états membres n’intégreront pas immédiatement l’espace Schengen.
b) Débats sur l’Europe de demain.
Faut-il une Europe plus fédérale ?
Plusieurs conceptions sur l’Europe
s’affrontent. Pour certains, l’Union
européenne peut ne rester qu’une vaste zone de libre échange à plusieurs vitesses
( Schengen , Euro). Ce principe est souvent défendu en
GB et au Danemark au nom du libéralisme économique et d’un certain
attachement à la souveraineté nationale.
D’autres proposent la constitution d’une fédération
européenne avec la mise en place d’un gouvernement européen. On pourrait
parler d’Etats-Unis d’Europe. On trouve des partisans de ce modèle
fédéral partout en Europe et particulièrement en Allemagne.
Les souverainistes, eux, souhaitent une Europe des nations sans
transfert de compétences supplémentaire . Le paysage politique français compte
plusieurs partis souverainistes.
On
observe donc en Europe, une opposition entre
souverainistes et tenants de la supranationalité.
Confédération d’Etats :
certains domaines sont de la responsabilité européenne d’autres des Etats.
Supranationalité :
principe qui caractérise une organisation placée au dessus des institutions nationales et dont les
décisions s’imposent aux Etats membres..
Souverainistes : partisan de la défense de la souveraineté
nationale, de la compétence des Etats.
Faut-il une Europe plus sociale ?
La gauche et la droite européenne s’opposent
sur ce thème. Pour les uns, le développement européen passe avant tout par la
mise en place d’un vaste marché concurrentiel. Pour les autres, l’Europe a un
modèle social à conserver. Modèle où les Etats ont un rôle important dans la
satisfaction des besoins des populations.
Ces débats furent particulièrement vifs à
l’occasion du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen que les hollandais
et les français ont refusé en 2005.
Conclusion générale :
L’Union européenne est donc une organisation régionale originale dans le monde . Elle ne se limite pas, en effet à une union
douanière et à un marché unique. Il s’agit également d’une organisation
politique que l’on pourrait définir dans l’Etat actuel des choses comme une confédération
d’Etats souverains. Finalement, on constate qu’ au
début du 21ème siècle se posent encore les questions qui présidèrent
à la naissance de l’Europe. Quel modèle économique et social adopter ?
Quel système politique mettre en place ? Comment concilier politique
commune et souveraineté des Etats ?
Dernière mise à jour : 10-10