1 L, ES et S
Le capitalisme industriel
Objectifs :
Concept : système économique.
Notions : capitalisme
Vocabulaire associé : capital, investissement, action obligation, banque d'affaire, banque de dépôt, concentration horizontale, concentration verticale, oligopole, monopole, holding.
Problématique : Comment à l'ère de l'industrialisation, les chefs d'entreprises financent -ils leurs projets ?
Savoir-faire : Analyse de documents.
I les besoins des entreprises.
Au XIXème siècle, les entreprises ont des besoins considérables en capitaux pour financer leurs transformations industrielles. Il leur faut investir afin d'augmenter leur capital productif. Mais le capital d'un individu ou d'une famille n'est plus suffisant. Le temps où les Schneider, grande famille industrielle du Creusot, développaient leurs activités par des achats à partir de leurs fonds propres est désormais révolu.
Investissement : immobilisation durable de capitaux dans une installation industrielle.
Investissement : ensemble des sommes dépensées pour développer et moderniser le capital de production.
Capital : ensemble des moyens financiers à la disposition d'une entreprise pour financer son activité.
Capital : c'est également l'ensemble des moyens de production d'une entreprise [bâtiments, machines ( capital fixe), matières premières, énergie ( capitaux circulant)]
II Les modes de financement.
Les entreprises peuvent avoir recours à plusieurs modes de financement.
L'autofinancement.
Elles peuvent faire appel à leurs ressources et utiliser une partie des profits réalisés. On parle alors d'autofinancement.
Autofinancement : financement d'une entreprise par les profits qu'elle génère et ne distribue pas à ses actionnaires.
Les entreprises peuvent également faire appel à des capitaux extérieurs de plusieurs façons.
L'émission d'actions:
L'entreprise peut émettre des actions . Elle devient alors société anonyme par actions. Les premières sont fondées en Europe au milieu du XVIIIème siècle. L'action est un titre de propriété correspondant à une part du capital de la société. L'ensemble des actions constitue le capital social de la société. L'action donne un droit de regard sur la gestion de la société et procure une rémunération ( le dividende) qui est fonction du bénéfice de l'entreprise. Ces actions sont échangées dans une bourse des valeurs. Les actionnaires peuvent également faire des bénéfices à la vente des actions si la valeur boursière des actions a augmenté. En principe la valeur boursière d'une action est le reflet de la bonne santé de l'entreprise. Mais ce n'est pas toujours le cas.
Les premières bourses (Amsterdam et Londres) apparaissent dès le XVIIème siècle. La bourse de Paris fut créée en 1724 . Au XIXème siècle, le nombre d'entreprises transformées en sociétés anonymes n'a cessé de croître. En France, c'est le cas en particulier dans les années 1880-1890. Cette forme de capitalisme prend d'ailleurs de l'ampleur. Aux États-Unis, en 1900, le nombre d'habitants possédant des actions est alors de 4 millions. En 1928, le chiffre est de 28 millions. ( La population des E-U est alors de 100 millions d'habitants)
Ces activités sont cependant risquées. Les résultats des entreprises peuvent être décevants et le court des actions peut baisser brutalement. Ce fut le cas en 1863 et en 1893 aux E-U. En 1929, le fameux jeudi noir ( 24 octobre 1929) intervient dans un contexte particulier de déséquilibre entre la production et la consommation.
L'emprunt.
Les entreprises peuvent également emprunter. Elles bénéficient alors des crédits des banques d'affaires ou de dépôt.
Banques d'affaires : Il s'agit de banques qui utilisent leur capital propre pour prêter à long terme ( + de 10 ans) à des entreprises.
Banques de dépôt : elles drainent l'épargne des particuliers. Elles vendent et gèrent des titres et enfin prêtent à court terme.
Par exemple, le Crédit Lyonnais fondé en 1863, ouvre un crédit de 1 million de francs au groupe Schneider.
Les entreprises peuvent émettre aussi des obligations.
Les obligations sont des titres de créance, c'est à dire des reconnaissances de dette. Il ne s'agit donc pas de parts de propriété. Les détenteurs d'obligations perçoivent donc des intérêts sur le crédit ainsi consenti aux entreprises.
III Les concentrations d'entreprises.
Les entreprises souhaitent augmenter leurs moyens de production et le nombre de leurs ouvriers. Elles cherchent aussi à se protéger des fluctuations de prix et à casser la concurrence. Elles procèdent donc à des concentrations :
La concentration est un regroupement d'entreprises. Plusieurs cas peuvent être envisagés.
La concentration verticale est le regroupement d'entreprise visant à maîtriser une filière de production, de la matière première au produit fini.
la concentration horizontale est le regroupement d'entreprises produisant le même produit.
Le mouvement de concentration peut conduire à la constitution d'oligopoles ou de monopoles.
Oligopole : domination du marché d'un produit donné par un petit nombre d'entreprises.
Monopole : Domination du marché par une seule entreprise.
Lorsqu'une société financière est créée pour contrôler les activités des différentes filiales d'un groupe, on parle de holding. C'était le cas, par exemple, de l' "Union européenne " le groupe économique créé par les Schneider en 1920.
Les monopoles sont appelés, Konzern en Allemagne, Zaïbatsu au Japon, trust en Angleterre et aux États-Unis. La Standard Oil de Rockefeller en est un exemple. Créée en 1878, cette entreprise contrôle à la fin du XIXème siècle 84 % de la production de pétrole raffiné aux États-Unis.
Pour protéger la libre concurrence les États-Unis ont adopté au tournant des XIXème et du XXème siècle une législation anti-trust. ( 1890- Sherman act ; 1914 Clayton act)
Conclusion : le capitalisme actuel est donc en partie l'héritier de ce capitalisme industriel qui se développe aux XVIII-XIXème siècles. Il permet le financement des activités mais ce système connaît également des limites lorsque interviennent des crises financières où lorsque le processus de concentration about à la constitution de monopoles.