Les îles
de la Caraïbe et des Antilles : entre intégration régionale et ouverture
mondiale
Les îles
de la Caraïbe forment un ensemble insulaire qui s'étend de la Floride au
Venezuela. Elles comptent 43 millions d'habitants
sur une trentaine de territoires très variés. 17 d'entre eux dépendent des EU ou d'Etats européens.
Problématique : peut-on
parler d'intégration de l'espace régionale caribéen ? A quelle échelle cette intégration est-elle la plus poussée et
la plus efficiente?
I Une intégration mondiale problématique.
a) Ces territoires qui
participent aux flux de la mondialisation.
Ils
s'intègrent en effet dans les flux de la mondialisation. Ces
territoires où l'industrie est peu développée exportent essentiellement des productions agricoles ou des
minéraux
(bauxite de Jamaïque). Ils importent en masse des produits manufacturés issus des
économies développées et émergentes. Leur structure du commerce
international est caractéristique des zones en développement ou
émergentes. Les îles de la Caraïbe participent
aussi malheureusement aux flux de la mondialisation
illicite. Ils sont en effet concernés par le trafic de stupéfiants dont ils peuvent être, à la fois la source, la destination et
la zone de transit. On parle alors d'intégration
par le bas. Certains, accueillent également des flux de capitaux. Il s'agit
notamment des paradis fiscaux comme
les îles Caïmans, les Bahamas. Ils participent aussi aux flux de personnes. Ces territoires
reçoivent des flux touristiques en
provenance des Etats-Unis, du canada et d'Europe. Les iles de la Caraïbe
concentrent 40% de l'offre annuelle de croisières sur les mers du monde. Il
faut aussi savoir que compte tenu des taux de chômage observés dans la région,
beaucoup d’iliens se rendent dans les
métropoles ou au Canada pour trouver un emploi. Ils peuvent d’ailleurs
constituer là-bas des diasporas importantes.
Intégration : développement des échanges et de normes communes.
Paradis fiscal : un paradis fiscal est un territoire à fiscalité privilégiée. Il
y a 42 pays regroupés sous le terme paradis fiscaux
Intégration par le bas :
développement de flux internationaux liés aux activités illicites (trafic de
drogue, d'organes) ou dégradantes (déchets)
b) Des territoires dépendants
politiquement et économiquement.
Pour
beaucoup, ces territoires dépendent des aides de leurs métropoles respectives.
La Martinique
et la Guadeloupe dépendent de la France.
Les Caïman et Anguila,
de la Grande-Bretagne, Aruba et Bonaire
de la Hollande, Porto Rico des Etats-Unis. La
spécialisation les rend par ailleurs dépendants du contexte extérieur.
c) Des économies fragiles et exposées.
Dans le
domaine agricole, leurs productions sont concurrencées
sur le marché mondial par celles venues d’Afrique ou d’Amérique Latine. Cela
concerne par exemple la banane, le sucre.
L'importance de l'activité touristique de ces économies les rend vulnérables face aux aléas en cas de crise naturelle,
environnementale ou sanitaire, comme on peut le voir après des cyclones, dans un contexte de développement des
sargasses et dans celui du COVID.
II Une intégration régionale limitée
a) Des fortes disparités
Il y a de fortes inégalités de développement et de richesse dans l'espace caribéen.
Entre les îles, les écarts de richesse
sont de 1 à 5. On y trouve un PMA
comme Haïti et des territoires de relative prospérité où les quartiers
résidentiels et touristiques ne doivent cependant pas faire oublier l'existence
de quartiers d'une grande pauvreté.
PMA : Pays les
moins avancés. Sigle désignant les pays connaissant les plus grandes
difficultés de développement.
b) Des échanges dans la zones caribéenne.
Ces
disparités peuvent être à l'origine de flux migratoires. Certaines îles peuvent
apparaître comme des isolats de
prospérité au milieu de régions sous-développées. Elles sont donc attractives et connaissent
des flux migratoires motivés par la recherche de meilleures conditions de vie.
C’est le cas des Antilles françaises. Des Haïtiens, des dominicains tentent de
s’installer en Martinique et en Guadeloupe. Dans le même temps, le coût du
transport aérien limite les échanges entre caribéens. Il faut savoir que les
vols à destination de l'extérieur de la zone caraïbe coûtent moins (
0.12€/km/passager)
cher que les vols régionaux
(0.62€/km/passager).
A l'intérieur de la zone, les flux de marchandises sont également limités. En
effet, Les échanges intra-zone représentent moins de 20% du commerce total des états de la région.
c) Des tentatives de coopération régionale.
Pour ne donner qu'un exemple, en 1999 est lancé un programme d'"unification de la Caraïbe par voie aérienne et maritime" dans le cadre de l'AEC. Il existe cependant d'autres organisations régionales comme le CARICOM, l'.OCEO ou l'ALBA. Mais leur nombre donne une idée de la difficulté à mettre en place un espace communautaire régional unique.
Intégration
régionale
: développement des échanges et harmonisation des normes favorisant les
échanges à l'échelle régionale.
AEC : Association des
Etats de la Caraïbe. Zone de coopération régionale commerciale, sociale,
culturelle et scientifique.
CARICOM
(Communauté caribéenne) : 14 Etats membres, 6 membres associés. Aspire à la création d’une zone de libre
échange régionale.
OCEO :
organisation des Etats de la Caraïbe. Union économique créée pour promouvoir la
solidarité entre les Etats de l'est caribéen.
ALBA : l’Alliance
Bolivarienne pour les Amériques portée par le Venezuela depuis 2004. Elle
tient un discours anti-impérialiste
et anticapitaliste et affiche son opposition à la domination des EU. Elle
comprend 11 pays : Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, la Dominique,
Antigua-et-Barbuda, l'Équateur, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie,
Saint-Christophe-et-Niévès et la Grenade.
Conclusion
:
oui, les iles de la Caraïbe participent aux flux de la mondialisation mais
cette intégration n'est pas toujours synonyme de développement, loin s'en faut.
Les disparités restent fortes et l'intégration régionale est limitée.