Titre : Les mers et les océans : des espaces de ressources.

 

Selon la convention des Nations Unies -1982, la mer est une étendue d’eau salée en communication libre et naturelle. Selon le Larousse, un océan est une vaste étendue d’eau salée qui occupe la plus grande part du globe terrestre. Les espaces maritimes sont donc au sens strict les espaces couverts par la mer.

 

Problématique : Quelles sont les ressources des océans ? Ces océans contribuent-ils à la puissance des Etats ?

 

I Dans les mers et les océans les ressources sont immenses.

                C’est au fond des océans que la vie est certainement apparue. Aujourd’hui encore c’est grâce aux espaces maritimes (EM) que les sociétés humaines satisfont une partie de leurs besoins. Elles y trouvent des ressources comme des gisements d’hydrocarbures. L'exploitation des gisements off shore deviennent de plus en plus rentables du fait de l'épuisement des gisements terrestres et grâce aux progrès techniques. 30% du pétrole et 20% du gaz proviennent désormais de ce type d'exploitation. On a également découvert des nodules polymétalliques qui constituent une potentialité intéressante pour l’avenir. Leur exploitation est encore limitée. Il s’agit là cependant de ressources non renouvelables. Le sable est aussi une ressource. Les réserves mondiales sont estimées à 120 millions de milliards de tonnes

La ressource halieutique est également primordiale pour nourrir plus de 7 milliards d’êtres humains. La moyenne annuelle des captures de poissons dans le monde varie entre 80 et 90 millions de tonnes. On recense 28 millions de pêcheurs dans le monde, principalement en Asie. Il faut ajouter à la pêche les productions de l'aquaculture.  Celle-ci représente désormais 50% des de la production mondiale de produits de la mer.

                Les espaces maritimes offrent également des ressources renouvelables. Au large, le vent a le mérite d’être généralement plus puissant et constant. Les stations éoliennes off shore se développent notamment au RU. Dans ce domaine, le programme allemand est plus ambitieux que le programme français mais notre littoral atlantique commence à être équipé. La force marémotrice est également utilisée mais son exploitation est rendue moins rentable par la vulnérabilité du matériel dans un milieu corrosif.

 

Nodules polymétalliques : petits blocs de minéraux très riches en métaux divers.

Ressource : élément présent dans un milieu dont une société peut tirer parti pour assurer son développement.

Potentialité : qualité d’un milieu qui pourrait être mise en valeur.

Ressources renouvelables : ressources qui peuvent être renouvelées à court terme, dans la mesure du temps humain.

Ressources non renouvelables : ressources qui ne se renouvellent pas à l’échelle du temps humain. Leur formation demande des millions d’années.

Halieutique : qui relève du domaine de la pêche.

 

II Les Etats cherchent donc à s’approprier ces ressources.

a) des principes ...

Pendant longtemps,  les espaces maritimes ont  été considérés comme des espaces sans droits ou des espaces communs. Le droit de la mer se définit progressivement à partir du 17ème siècle. S’impose alors l’idée que la haute mer (blue water pour les anglo-saxons) est un espace de libre circulation. Actuellement, la tendance est à la territorialisation des mers et des océans.

 

b) ...qui se déclinent sous la forme de moyens légaux

Depuis 1948, l’OMI qui dépend de l’ONU définit pour 170 pays (2011) les règles de circulation et de sécurité. En 1982, à  Montego Bay  est établie la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer ou CNUDM.  Les règles sont les suivantes :

-       sur les 12 nautiques des eaux territoriales s’exerce la pleine souveraineté des Etats. Ces derniers les exploitent et contrôlent la circulation. Ils peuvent éventuellement être prolongés de 12 nautiques. On parle alors de zone contigüe.

-       Au-delà, s’étend la zone économique exclusive sur 200 nautiques. Là, l'Etat réglemente l'exploration et l'exploitation mais la navigation reste libre. Ce contrôle peut  être étendu si la preuve est faite que le plateau continental se prolonge au delà des limites de la ZEE. Ceci explique la mise en œuvre d’opérations sous-marines largement médiatisées consistant pour les uns à planter un drapeau au pôle nord, pour les autres à démontrer le prolongement de leur plateau continental sous l’océan arctique. Par endroit, les litiges pour définir la souveraineté sur îles et les limites de la ZEE peut donner lieu à des conflits comme entre la Chine et le Japon qui revendiquent tous deux les îles Senkaku/Diaoyutai.

-        Au delà des limites de la ZEE, c'est la haute mer (blue water). Là la libre circulation est le principe fondamental. Les eaux internationales sont considérées comme "biens communs mondiaux". Elles ne peuvent être appropriées ou revendiquées. C'est l'autorité internationale des fonds marins qui dépend de l'ONU qui gère les autorisations d'exploitation de ressources minérales au fond des océans. Elle peut accorder des extensions de ZEE.

-       Les détroits et les canaux font aussi l’objet d’une attention particulière. Les détroits doivent demeurer libres de circulation malgré les prétentions des Etats riverains. La gestion des canaux est aussi un enjeu majeur.

Mille nautique : 1852 m.

Aires marines protégées : espaces maritimes bénéficiant de mesure de protection du milieu marin.

Mer : étendue d’eau salée en communication libre et naturelle. Convention des Nations Unies -1982.

Plateau continental : en géomorphologie, il s’agit d’un prolongement d’un continent sous la mer à des profondeurs n’excédant pas les 2500 m.

 

Schéma

 

III Mais les ressources marines mais elles sont aussi limitées et menacées.

                Les ressources maritimes sont menacées. La surpêche rend nécessaires des mesures conservatoires. Selon la FAO, 75 à 80% des espèces de poissons sont déjà en surpêche. La capture de baleines est désormais interdite et le thon rouge fait l’objet de quotas de pêche. L’UE interdit les filets dérivants Au-delà de cette surexploitation, les espèces marines sont également menacées par la pollution. Démonstration est faite désormais de la présence en quantité nocive pour l’homme de métaux lourds dans l’organisme des poissons commercialisés. Cette pollution s’explique moins par les accidents spectaculaires comme le naufrage de supertankers (Prestige-Erika) ou l’explosion de plateformes (Deepwater Horizon en 2010) que par les effluents domestiques et industriels. Les pollutions liées aux naufrages ne représentent que 5% de la pollution des mers. Il faut compter avec le déballastage et avec 70 à 80% des pollutions qui viennent de la terre. On voit ainsi apparaître des îles de déchets ou des continents de plastique à la dérive sur certains océans ou encore des marées vertes liées à des phénomènes d’eutrophisation. Il existe également des zones mortes où la vie marine est très limitée. Les espaces maritimes sont donc immenses mais pas infinis.

                En ce qui concerne l'environnement, le droit de la mer permet également aux Etats côtiers de mettre en place des mesures de protection de leurs espaces maritimes. On compte aujourd’hui dans le monde 18 448 aires marines protégées qui couvrent 8,16 % des mers du globe.

 

Conclusion : Les espaces maritimes sont des espaces riches en ressources où les Etats cherchent à affirmer leur souveraineté pour les exploiter. Cependant, ces ressources sont menacées. Il est de la responsabilité des Etats et de la communauté internationale de les protéger.