Les transformations
économiques et sociales de la France de 1945 à nos jours
Quelles sont
les transformations économiques et sociales de la France de 1945 à nos jours.
I De la reconstruction à la crise sans
fin ?
a)
1945-1949 : les moyens de la
reconstruction
Ils sont d’abord liés aux conditions de la reconstruction après la seconde guerre mondiale.
La France bénéficie du plan Marshall
(2.7 milliards de $). La mise en place de Bretton Woods (1944) et des institutions
financières comme le Fonds Monétaire International (FMI) ou la Banque
Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) favorisent
son insertion dans l’économie mondiale. En France, au sortir de la guerre, un effort particulier est demandé aux
français pour redresser l’économie. Les mineurs et les agriculteurs se
sentent investis d’une mission de premier plan pour assurer la nourriture et le
chauffage dans cette période difficile puisque le rationnement est maintenu jusqu’en 1949. D’une manière générale,
l’économie et la société sont organisées sur les bases définies par le programme du CNR en 1944. Celui-ci envisageait la mise en place d’un
modèle reposant sur les principes de solidarité et d’égalité. Ainsi,
demandait-il des nationalisations dans le secteur de l’énergie et de la
finance. Il appelait de ses vœux la mise en place d’une retraite par
répartition et la création de la sécurité sociale. Finalement, cette volonté
présida à la mise en place d’un véritable Etat-providence, loin d’être
isolé dans le contexte Européen et mondial. La Seconde Guerre Mondiale et les
efforts de guerre avaient démontré que le volontarisme d’Etat pouvait
être efficace dans le domaine économique. Ainsi, furent nationalisées des
entreprises dans des secteurs comme la banque (1945-société générale-Crédit
Lyonnais); et l’énergie (EDF, GDF, Charbonnages de France). L’entreprise
Renault, elle fut nationalisée pour fait de collaboration. En 1945, la Sécurité
Sociale fut créée.
CNR : Conseil national de la résistance, organisme
voulu par DE GAULLE crée en mai 1943 par Jean MOULIN et représentatif de la
plupart des tendances de la résistance.
Etat-providence : état qui tout en maintenant le
principe d’une économie de marché, garantit un haut niveau de protection
sociale et s’autorise des interventions dans le domaine économique.
Nationalisation : décision de faire d’une
entreprise privée une entreprise de la nation.
b)
Les trente glorieuses
è Les causes
de la croissance :
La demande
en France est alors stimulée par différents facteurs. Le pays connaît alors un
baby-boom qui contrairement à une
idée reçue se manifeste avant même la fin de la seconde guerre mondiale. Dans
les années 46-54, la natalité s’élève à 20 pour mille en moyenne. Le développement du crédit, de la publicité (Jean Mineur pour le cinéma
par exemple) encourage également la consommation. Les ménages s’équipent. En
1957, seuls 6.7% des foyers français étaient équipés en automobiles contre 65.3
% en 1976. Ils étaient aussi seulement 17.4% à posséder un réfrigérateur contre
90.8% en1976. En France aussi se met donc en place une société de consommation. Par ailleurs, la logique de l’état-providence se poursuit. Ainsi,
le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) est créé en 1950. Comme
ailleurs dans les pays industrialisés, le prix
relativement bas des matières premières et de l’énergie ainsi que le
développement du modèle fordiste permettent de réaliser des gains de productivité. Enfin, il convient de constater que
l’économie française s’inscrit progressivement dans de plus vastes marchés : le marché commun européen et le monde.
è Les manifestations de la croissance :
De 1947 à 1973, la France profite d'une période
de croissance exceptionnelle,
celle-ci est de 5 % en moyenne par an. En 1979, l’économiste et sociologue
français Jean Fourastié publie donc
chez Fayard, un ouvrage intitulé « Les
trente glorieuses » pour désigner cette période d’augmentation de la
production de biens et de services
associée à la mise en place d’une véritable société de consommation selon l’expression de Jean Baudrillard
Croissance: Augmentation durable de
la production de biens et de services.
PNB : Produit national brut.
Ensemble des richesses réalisées par les entreprises d'un pays.
PIB : Produit intérieur brut
: Ensemble des richesses réalisées sur le territoire d'un pays.
c)
La crise
è Ses
manifestations.
Mais de 1973 à la fin des années 90, la France
fut également touchée par la crise. La
croissance est ralentie. En 1979, le taux de croissance est de 3.2% contre
5.8% au début des années 70. L’inflation
devient galopante. Elle atteint 15 % en 1974 et 13,6% en 1980.La
France connaît donc aussi le phénomène de stagflation.
Le chômage augmente par ailleurs :
en 1974, on compte 450 000 chômeurs, en 1975, ils sont déjà 900 000 ( 3.5%
de la population active), en 1981, le chiffre atteint les 1 600 000.
è Ses causes
multiples
Les causes
de la crise sont multiples. Elles sont d’abord liées à la dégradation du contexte international. La fin des solidarités monétaires internationales (1971 – abandon
du système de Bretton Woods) précède l’augmentation du coût de l’énergie
occasionnée par les tensions géopolitiques des années 70 (1973 : premier choc pétrolier, 1979 : deuxième choc pétrolier). Mais il ne faut pas négliger que des signes d’essoufflement sont perceptibles en
France dès la fin des années 60 et le début des années 70. D’abord, le
baby-boom s’achève vers 1965 en France. Par ailleurs, vers 1968, le marché du
travail commence à avoir des difficultés à absorber les premières générations
issues de ce même baby-boom. Leur intégration dans la vie active s’avère un peu
plus difficile que pour les générations précédentes.
è Les
politiques de sortie de crise
Pour réduire leurs coûts et augmenter leur
productivité, les entreprises robotisent
et délocalisent une grande partie de leurs activités. Cette attitude rend
plus difficile la lutte contre le chômage. L’Etat
a lui tenté plusieurs politiques économiques. Des politiques
de relance sont tentées par les gouvernements de Jacques Chirac (1974-1976)
et de Pierre Mauroy de 1981 à 1982. L’objectif état alors de relancer la
production en favorisant la
consommation. Des emplois de fonctionnaires sont créés, l’indemnisation du
chômage est améliorée. Le temps de travail passe à 39 heures payées 40. L’Etat
intervient dans l’économie en aidant les
entreprises en difficulté. Cette politique a cependant des inconvénients.
Elle rend nécessaire le maintien de charges fiscales et salariales importantes.
Elle s’accompagne souvent d’un déficit
budgétaire. Ce sont des politiques
d’austérité qui se sont ensuite imposées.
De 1976 à 1981, 1982 à 1997 et de 2002 à 2009. Les dépenses budgétaires sont alors limitées. L'Etat se
désengage. Il y a des privatisations.
Le gouvernement Jospin tente un
compromis. Il lance une politique de réduction
du temps de travail avec les 35 h. Mais il cherche également à limiter les dépenses de l'Etat et poursuit
les privatisations. Lionel Jospin déclare d’ailleurs que le rôle de l’Etat
dans l’économie est désormais limité. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy adopte
une politique de rigueur budgétaire.
Sa volonté est de réduire dans le même
temps les impôts, les charges sur les entreprises et les dépenses dans le
secteur public. Comme toutes les politiques d’austérité, cette politique
cherche à redresser l’économie en favorisant
les investissements des entreprises. Encore faut-il que le la baisse des
charges se traduise par des embauches et que les entreprises restent implantées
en France. De plus les politiques d’austérité contractent la demande et rendent la précarité plus difficile à vivre
pour ceux qui en sont victimes.
Politique de relance : politique de
relance de l’économie basée sur le soutien à la consommation.
è Débat :
Est-on jamais sorti de la crise ?
Dans les années 90, certains économistes
considèrent qu’il faut désormais s’habituer à des croissances molles. Le taux de croissance annuel était de 0,62
% en 2006. Seul le chômage donne quelques signes de recul dans les années
2006-2008. Mais peut-être faut-il y voir l’effet prévisible du départ à la
retraite des générations issues du baby-boom. La crise des subprimes remet en cause tous les espoirs de redressement
de la croissance. D’origine américaine et financière, cette crise touche aussi
la France et son économie où elle se traduit par une récession. Les dépôts de bilans et les délocalisations se
multiplient dans l’industrie et le chômage augmente. Pour le quatrième
trimestre 2010, il est officiellement de 9.6 % ( INSEE). L’Etat apparaît alors à nouveau comme un recours possible. Pour le
gouvernement actuel, il doit avoir un rôle de régulation mais il ne doit
pas animer une politique de relance.
Crise des
« subprimes » : Crise provoquée par l'accumulation de créances douteuses à
des taux variables concédées par les banques. En difficulté financière, celle-ci
finissent par rendre le crédit plus couteux. Cela freine la consommation et
l'investissement.
Récession : phénomène de
ralentissement de l’activité caractérisé en principe par des taux de croissance
négatifs observés sur l’ensemble de deux trimestres consécutifs.
II Les mutations de la
société française.
a)
L'évolution de la
structure de la population française.
è Une
tertiarisation de la population active.
La structure de la population active est
modifiée. La proportion d'actifs dans le secteur primaire ne cesse de baisser
(2,71 % de la population active-2007). C'est le secteur secondaire qui dans un
premier temps a vu ses effectifs gonfler pour atteindre son apogée en 73. Mais
la part des ouvriers dans la population active a, par la suite diminué (24,47 %
de la population active-2007). Par contre, la part des actifs dans le secteur
tertiaire connaît une progression constante (72,82 % de la population
active-2007). On assiste donc à une tertiarisation
de la société et de l'économie. Dans ce domaine, on observe également un recul du travail indépendant. Dans le
contexte de crise le chômage et l’exclusion s’aggravent. Le taux de chômage en
France est désormais supérieur à 9% .
è Une
population de plus en plus urbaine.
Cette évolution s'accompagne d'une urbanisation croissante de la
population française à la suite d’un long processus d'exode rural. Le taux
d'urbanisation s'élève aujourd'hui à 73%. Pendant les « trente glorieuses »,
l'urbanisation est d'abord essentiellement verticale
(multiplication des habitats collectifs en immeubles) avant de s'épandre avec
le développement de l'habitat pavillonnaire. (230 000 maisons individuelles
construites en 77).
è Un
vieillissement de la population.
On assiste également à un vieillissement de la population. Ainsi, les moins de 20 ans
représentent 25,7 % de la population française, les 20 à 59 ans, 53,9 % et les
60 ans et plus : 20,4 %. L'âge médian
s'élève à 38 ans. On assiste cependant actuellement à un redressement de la
natalité. L’ISF pour l’année 2010 est de 2 enfants par femme en âge de procréer
(estimation).
ISF : Indice synthétique de
fécondité. Nombre d’enfants par femme en âge de procréer.
Age médian : âge qui sépare la
population en deux groupes d’effectifs
égaux.
è Les
composantes de la population française.
La population
étrangère appelée pendant les "trente
glorieuses" pour soutenir l'effort économique (Elle passe de 1.7
d'étrangers en 54 à 3.4 millions en 75), a complété la composition de la
population française. Les étrangers sont au nombre de 3 682 000 (chiffre
2007). (Attention ne pas confondre avec le chiffre du nombre d’immigrés : 5.2 millions-2007-dernières données
disponibles). Ainsi n 1999, 14 millions de français avaient un parent ou un
grand-parent immigré, soit un français
sur quatre.
b)
La place des femmes dans la
société française.
E n 1949, dans le « Deuxième sexe », Simone de Beauvoir démontrait comment
dans nos sociétés patriarcales, les
femmes restaient sous la domination des hommes en situation d’infériorité à
travers le mariage, les traditions, la
religion, etc…Ce livre devient l’une des références des mouvements féministes.
Du
milieu du 20ème siècle à nos jours la place des femmes dans la
société a-t-elle évolué ?
è Des progrès.
Dans le couple et la famille, après avoir
longtemps été considérées comme d’éternelles
mineures, les femmes mariées obtiennent en 1965, le droit de travailler
sans l'accord de leur mari et de disposer librement de leur salaire (ouverture
d’u compte en banque par exemple. A partir de 1970, l'autorité parentale devient
conjointe est établie. Depuis 2002, les enfants peuvent porter le nom de
leur père et/ou de leur mère. Par ailleurs, un certain nombre de mesures,
permettent aux femmes et plus largement aux couples, de contrôler leur
fécondité. En 1967, la loi Neuwirth
autorise la contraception. En
janvier 1975, la loi Veil légalise
l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle est depuis 1982 remboursée par la Sécurité sociale.
Remarque, par ailleurs, la famille aussi évolue : les couples non mariés
sont de plus en plus nombreux: la moitié des enfants naissent aujourd'hui hors
mariage. Le nombre de familles recomposées, et de familles monoparentales
augmente.
Dans les domaines de la formation et du travail,
la place des femmes progresse également. C’est en 1924, que les femmes
obtiennent le droit d’obtenir le même baccalauréat que les garçons. Mais il
faut attendre 1971, pour qu’il y
ait autant
de bachelières que de bacheliers. Aujourd’hui, il y a plus de bachelières que
de bacheliers. On observe aussi une féminisation de la population active.
Le taux d'activité des femmes est de 63,4%
et le taux de féminisation
est de 45.7%.
Les femmes gagnent également en responsabilité
dans le domaine politique. Elles ont obtenu le droit de vote en 1944, mais
c’est en 1991seulement, qu’une femme, Édith
Cresson, accède au poste de Premier
ministre. En 2000, la loi sur la
parité oblige les partis politiques, sous peine de pénalités financières, à
présenter aux élections autant de femmes que d'hommes. Des femmes deviennent
des responsables de premier plan : en 2005, Laurence Parisot est élue à la tête
du MEDEF ; en 2007, Ségolène Royale est
candidate aux élections présidentielles.
Taux de féminisation : part des femmes
dans la population active.
è Cependant,
des limites.
Les statistiques concernant les violences
sexistes montrent qu’elles sont encore le reflet d’une domination des hommes
sur les femmes. Ainsi, une femme meurt
tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon. Si les femmes
ont désormais plus de place à l’école ou dans le monde du travail, des progrès
restent à faire. Ainsi, au lycée les filles
restent sous représentées dans les filières scientifiques. En termes de salaires, de profondes inégalités demeurent. Ainsi chez les
cadres, en 2005 l’écart de salaire moyen annuel entre les hommes et les femmes
se maintenait à 23 %. Les femmes sont particulièrement touchées par le chômage (8.3 % pour les femmes contre 7.1% pour les
hommes au troisième trimestre 2008). Elles sont également plus exposées au temps partiel (27% des
femmes actives en 2005 contre 5.3 % des hommes actifs en 2005). Enfin, dans le
domaine politique, on observe que malgré tout, les femmes restent sous-représentées dans les assemblées (18.2% de femmes députées, 21.9% de
sénatrices). Il y a pourtant un peu plus d’électrices que d’électeurs.
Conclusion : même si un certain
nombre de mesures et de lois ont permis aux femmes d’avoir une place plus
importante dans la société française.
c)
La société
française également concernée par la mise en place d’une société de
consommation et par l’évolution des pratiques culturelles.
è Une société de consommation de pays développé.
La société de
consommation observée par l’économiste américain John Kenneth Galbraith,
est une réalité en France aussi. Jean Baudrillard y voit d’ailleurs un aspect
structurant des sociétés puisque la consommation permet désormais aux individus
de se distinguer. La croissance des revenus,
la publicité, le développement du crédit, la baisse du temps de travail entrainent une augmentation de la part des dépenses non essentielles dans les
budgets des ménages. C’est ainsi par exemple qu’en France, plus de 49% des
français partent régulièrement en vacances l’été.
Bien de consommation : produits destinés à la
consommation des particuliers par opposition aux biens d'équipement destinés à
l'équipement des entreprises.
Société de consommation : Société des pays
développés où la raison d'être principale est l'acquisition de biens matériels
ou de services sans cesse renouvelés.
è Le développement de l’accès à la culture.
Dans ce contexte d’équipement (en 1959, 9 % des
foyers disposent d'un poste de télévision, en 1969, ils sont 70 % et en 1995 le
taux s'élève à 96), on voit émerger une culture de masse. Dans le même temps on
observe un développement de l’accès à
l’éducation et à la culture. En 1950, seul 30 % d'une classe d'âge accédait
au Bac. En 70, 20% d'une classe d'âge l’obtenait. En 2006, la proportion de
jeunes qui ont obtenu le baccalauréat a atteint
63,8 %. On assiste donc à un processus de massification de l’enseignement. Malgré certains progrès l’école ne réduit pas toutes les inégalités :
on constate toujours une
sur-représentation des enfants de chefs d'entreprises, des cadres, et
d’enseignants dans les classes préparatoires aux grandes écoles qui donnent
accès aux fonctions de responsabilité, de décision, d'encadrement. L’Académie
de Créteil qui compte 20 % des élèves d'origine étrangère en France reste la
dernière pour l'accès au Bac.
L’Etat cherche par ailleurs à développer
l’accès à la culture. André Malraux, ministre de la culture de Charles de
Gaulle crée les « Maisons de la Culture ». Jack Lang met en place en
1982, la fête de la Musique.
Culture
de masse : une culture de masse est une culture produite massivement pour une
diffusion massive, indifférente aux origines des destinataires. «
Entendons (...) la culture de masse comme une culture produite en fonction de
sa diffusion massive et tendant à s’adresser à une masse humaine, c’est-à-dire
à un agglomérat d’individus considérés en dehors de leur appartenance
professionnelle ou sociale »(Morin E., Sociologie, Paris, Fayard, 1984, pp.
378)
è L'évolution
de la place de la religion dans la société française.
Au sortir de la guerre, l'église catholique est
très présente dans les années 50 elle baptise 9 enfants sur 10.
On observe cependant un processus de
déchristianisation en particulier à partir des années 60. Le rôle moral de
l'église est contesté et les mentalités changent.. Aujourd'hui 30 à 40 % des
français se disent non croyants. La pratique religieuse est en baisse. Avec
l'immigration, l'islam devient deuxième religion de France. Mais comme pour la
religion catholique la pratique reste minoritaire. Même si la communauté
musulmane, comme la communauté judaïque deviennent plus visibles dans la
société.
Conclusion :
On peut distinguer en France au moins trois phases. La première correspond à la
nécessaire reconstruction. La seconde, caractérisée par une croissance élevée
fut qualifiée de « trente glorieuses » par Jean Fourastié. Au
début des années 70, la France est aussi touchée par la crise. Dans l’ensemble, l’évolution économique de la
France est comparable à celle de la plupart des pays industrialisés. Le
contraire eu été étonnant pour cette économie de plus en plus ouverte. On
constate par ailleurs que dans ce contexte changeant, le rôle de l’Etat est un
enjeu majeur. Pour certains, c’est l’effacement progressif de l’Etat et des
barrières douanières qui permet le développement économique. D’autres
constatent par contre, la concomitance
entre la mise en place d’un Etat-providence, l’existence de solidarités
économiques internationales et un phénomène de croissance forte. Ils notent
d’ailleurs que l’absence de régulation est l’une des causes de la crise
actuelle.
Avec la croissance, le niveau de vie a augmenté, l’état
providence s'est développé, l'exode rural a entretenu la modification de la
structure de la population active. Pour soutenir cette prospérité la France a
fait appel à une main d'œuvre venue le plus souvent des anciennes colonies. Si
la crise a provoqué une hausse du chômage et une réévaluation du rôle de l'Etat
dans la société, elle n'a pas empêché la poursuite de profondes mutations comme
le vieillissement de la population, la baisse séculaire du temps de travail, la
mise en place d’une société de consommation et d’une culture de masse. Dans le
même temps, les femmes se sont progressivement émancipées, même si des progrès
restent à faire pour obtenir l’égalité de fait et la fin de pratiques sexistes.
Dernière
mise à jour : 05-11